Suite à la grève du personnel de la Buanderie de l’Hôpital cantonal, les 12 et 13 juin dernier, un accord avait été passé entre les salariés et le conseil d’administration. Cet accord prévoyait que, quelle que soit la décision finale, un poste équivalent serait garanti à l’ensemble du personnel; le conseil d’administration s’engageait également à commander deux études pour examiner la possibilité de maintenir une buanderie publique au sein de l’HFR.
Les études ont été transmises aux organisations du personnel à la fin du mois de novembre 2017. Une consultation a été organisée, jusqu’au 12 janvier dernier – rappelons que l’étude financière montrait que le maintien d’une lingerie publique était moins coûteux que sa privatisation. Des propositions concrètes permettant de maintenir une buanderie publique ont alors été transmises par la FEDE et le SSP. Le conseil d’administration a statué trois semaines plus tard, sans même discuter avec les organisations du personnel!
Comment expliquer qu’en juin, un accord a été passé entre les organisations du personnel et la direction de l’HFR et que, quelques mois plus tard, le conseil d’administration passe ainsi en force?
La réponse est simple: l’absence de rapport de force. Au mois de juin, un mouvement de grève avait obligé le conseil d’administration à négocier et à octroyer des concessions au personnel. Pour les salariés de la buanderie, la garantie d’un poste équivalent au sein de l’HFR constituait la revendication essentielle, concrétisée grâce à la grève. Une partie signicative du personnel n’était pas prête à se remettre en grève pour maintenir une structure publique.
Le soutien du reste du personnel, au sein de l’HFR, n’était pas très explicite. Enfin, la conseillère d’Etat – socialiste – Anne-Claude Demierre était acquise à la privatisation de la Buanderie. Bref: le Conseil d’administration de l’HFR avait un boulevard devant lui.
Il faudra tirer les leçons de cet épisode. Car le personnel de l’HFR sera confronté, cette année, à des échéances importantes: remise en cause de la Loi sur le personnel de l’Etat de Fribourg (LPers), mesures d’économies, éventuelles nouvelles privatisations.
Si les salariés veulent faire entendre leur voix, ils devront se mobiliser fortement, et faire grève.