Jeudi 5 novembre, en fin de matinée, la Fédération des associations fribourgeoises d’enseignants (FAFE) informait le SSP – région Fribourg de sa décision de « retirer son soutien » à la manifestation du jeudi 7 novembre (17h30, Place-Python). Cette manifestation, co-organisée par la FAFE et le SSP, vise à améliorer le projet de révision de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg (CPPEF), qui se solde par de sévères baisses de rentes et de salaires.
La FAFE motive sa décision par le fait qu’elle aurait obtenu des promesses de revalorisation salariale, contrepartie à l’acceptation des sacrifices induits par la révision de la CPPEF.
Il n’en est rien. Dans le courrier adressé hier par le Conseil d’Etat à la FAFE (copie au SSP), le gouvernement indique que : « Les discussions étant terminées et la décision prise par le Conseil d’Etat, il n’est dès lors pas envisageable qu’il entre en matière sur la revendication d’augmenter le montant prévu pour les mesures transitoires et compensatoires à 500 millions de francs au lieu des 380 millions de francs arrêtés dans le projet de loi ou de procéder à une revalorisation salariale additionnelle ».
A la fin du courrier, le Conseil d’Etat précise certes : « Concernant une nouvelle amélioration salariale, le Conseil d’Etat la réalisera indépendamment du projet de la CPPEF au moment qu’il jugera opportun ». Mais le gouvernement ne s’engage ni sur une date, ni sur un montant : il faudrait donc le croire sur parole… Comme en 2013, lorsqu’il promettait de rembourser les coupes salariales une fois que la situation financière de l’Etat se serait améliorée ?
Dans ces circonstances, le choix des instances dirigeantes de la FAFE de retirer leur soutien à la manifestation de demain – de fait, sans contrepartie aucune – apparaît comme invraisemblable. Il va à l’encontre de la décision prise par l’Assemblée générale de la FAFE le mercredi 9 octobre, qui a rejeté à une large majorité (80 voix contre 10) la révision de la CPPEF proposée par le Conseil d’Etat, et demandait des mesures transitoires à hauteur de 500 millions de francs ou une revalorisation salariale de 0,5%.
Le SSP – région Fribourg appelle dès lors les enseignant-e-s à ne pas se laisser gruger, et à défiler en nombre jeudi 7 novembre, aux côtés de leurs collègues des autres secteurs de la fonction publique. Le gouvernement se déterminera, mardi prochain, de manière définitive sur le projet de révision de la CPPEF : ce n’est pas le moment de lâcher la proie pour l’ombre mais, bien au contraire, il est temps de se mobiliser le plus fortement possible !
SSP – région Fribourg, mercredi 6 novembre 2019