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Aujourd’hui l’ECAB, demain le HFR ? NON au démantèlement du service public!

Les remises en cause du service public fribourgeois connaissent un nouvel épisode. On se souvient qu’en mars 2015, la Buanderie de Marsens (BEM) avait été privatisée puis, un mois plus tard, la crèche de l’Hôpital fribourgeois (HFR), suscitant à chaque fois un mouvement de grève des salariés concernés.

Cette fois, c’est l’application de la Loi sur le personnel de l’Etat de Fribourg au sein de l’Etablissement cantonal d’assurance des bâtiments (ECAB) qui est remise en cause.

Salaire au mérite

L’ECAB est un établissement public autonome dont le rôle est d’assurer les bâtiments contre les incendies et les éléments naturels. Une cinquantaine de salariés y travaillent.

Au mois de septembre 2016, le Grand Conseil a décidé de ne plus soumettre le personnel de l’ECAB à la Loi sur le personnel de l’Etat de Fribourg (LPers). Le parlement a également décidé l’introduction du salaire au mérite au sein de cet établissement : l’adaptation des salaires dépendra, dorénavant, de la « prestation individuelle » de chaque employé.

D’abord on autonomise…

Le choix de l’ECAB pour ouvrir une brèche dans l’application de la LPers au personnel de l’Etat de Fribourg ne relève pas du hasard.

L’Etat de Fribourg se caractérise par un grand nombre d’établissements «personnalisés ». Il s’agit d’anciens services de l’Etat, qui ont dorénavant leur propre personnalité juridique : l’Université, l’Hôpital fribourgeois (HFR), le Réseau fribourgeois en santé mentale (RFSM), l’établissement cantonal des assurances sociales (ECAS, qui regroupe la Caisse de compensation AVS/AI et l’Office AI), l’institut agricole de l’Etat de Fribourg (IAG), les Etablissements de Bellechasse (pénitencier fribourgeois), l’Etablissement d’assurances des animaux de rente, l'Office de la circulation et de la navigation (OCN) et l’ECAB.

… puis on supprime la LPers !

« Autonomiser » des pans entiers du service public facilite, dans un second temps, la remise en cause des conditions de travail et de salaires, notamment en supprimant le statut de la fonction publique. C’est également un premier pas vers la privatisation pure et simple de ces établissements, comme on a pu constater avec la privatisation de la Buanderie de l’Hôpital psychiatrique de Marsens (BEM), et de la crèche de l’HFR.

Le véritable enjeu : l’HFR et le secteur de la santé

Mais le véritable enjeu va largement au-delà du personnel de l’ECAB.

Depuis trois ans, la LPers est remise en cause à l’HFR. Les proportions sont, dans ce cas, tout autres : 3'000 salariés, environ, y travaillent. La Direction de l’HFR – issue du secteur privé – souhaite diminuer les coûts et privatiser certains services. Pour cela, il est indispensable de supprimer la LPers, qui garantit l’application du statut public au personnel de l’HFR et des conditions de travail et de salaires comparables à celles de l’Etat de Fribourg.

Ne plus soumettre le personnel de l’ECAB à la LPers est donc le premier pas visant à faciliter, dans un deuxième temps, sa suppression à l’HFR – et, au-delà, à l’ensemble du secteur de la santé : le RFSM et les EMS s’aligneront sur la décision de l’HFR.

Votation le 21 mai 2017

Un référendum, porté par les associations professionnelles du personnel de l’Etat de Fribourg (FEDE), le SSP – région Fribourg, le parti socialiste fribourgeois (PSF), les Verts et le parti chrétien-social (PCS), a été lancé contre la suppression de la LPers à l’ECAB et a abouti. La votation est prévue le 21 mai 2017.