Université de Fribourg: étudiants et doctorants mobilisés contre l'augmentation des taxes

de: Virginie Burri

Mi-octobre, le Rectorat annonçait qu’il voulait augmenter les taxes universitaires pour les étudiants ET les doctorants. Le 8 novembre, le Conseil d'Etat a accepté d'augmenter la taxe semestrielle de 180 francs pour les étudiants et d'introduire une taxe d'inscription du même montant pour les doctorants. Celles-ci passeront ainsi de 655.- à 835.- pour les premiers et de 115.- à 295.- pour les seconds.

Crédit photo: Eric Roset

Aggravation de la précarité des étudiants et des doctorants

Cette hausse aggravera non seulement la précarité des étudiants, qui sont déjà nombreux à devoir travailler à côté de leurs études pour subvenir à leurs besoins; elle précarisera également les doctorants puisqu'elle entrainera, dans les faits, une baisse de revenu pour celles et ceux qui sont employés comme assistants à l’Université, mais aussi pour les doctorants qui ont une bourse FNS, d’autres bourses, ou qui travaillent à leur thèse sans être payés (devant ainsi financer leur thèse avec un autre travail).

Les doctorants sont un pilier de l’Université : ils contribuent à sa qualité, ses services, son prestige et son attractivité. Leur travail fait avancer la recherche scientifique et ils jouent un rôle capital dans l’enseignement, l’encadrement et le suivi des étudiants. Le corps doctoral contribue également de manière importante aux tâches administratives des différents instituts de l’Université.

Pourtant, le salaire des doctorants est déjà très bas et beaucoup touchent un salaire bien inférieur, devant se contenter d’un contrat à temps partiel. Face à cette situation, un grand nombre de doctorants sont contraints de compléter leur revenu par un second emploi, ce qui ralentit la progression de leur doctorat tout en portant préjudice à leurs conditions de travail et de vie.

Soulignons également qu’à l’instar des autres collaborateurs scientifiques, les doctorants travaillent pour l’Université. Il est donc insensé de leur faire payer une taxe d’inscription !

Demander aujourd’hui à deux des catégories universitaires les plus précaires de participer au financement
de l’Université est inacceptable !

Consultation éclair et manque de transparence

Dans un mail daté du 31 octobre, Madame Epiney, Rectrice de l’Université, mentionne que des discussions ont été menées à l’intérieur de l’Université au cours des dernières semaines, « en étroit échange avec les représentants des étudiants et du corps des collaborateurs scientifiques ». Mis au courant du projet de hausse des taxes universitaires durant la première quinzaine d’octobre, le corps estudiantin ainsi que les collaborateurs scientifiques ne disposaient que de peu de temps pour récolter les avis et prendre position. Cela en l’absence de tout document qui aurait donné des informations transparentes. Il ne s’agissait donc pas d’un étroit échange, mais plutôt d’une consultation éclair sans grande transparence.

Une réelle démocration au sein de l'Université est indispensable!

L’Etat doit reconsidérer sa décision et augmenter sa participation financière

L’État ne doit pas venir se servir dans la poche des plus précaires tout en prévoyant parallèlement
d’octroyer d’énormes cadeaux fiscaux aux entreprises. Cette attitude est irresponsable et indigne d’un
canton qui affiche près d’un milliard de fortune et qui fait des millions de bénéfices chaque année.

Le canton de Fribourg a largement les moyens de financer correctement son université!

La mobilisation continue

Le SSP-région Fribourg a soutenu la manifestation du 9 novembre organisée par l'AGEF (association générale des étudiants de l'université de Fribourg) ainsi que l'action organisée par le collectif Stop la Hausse lors du Dies Academicus. Cette dernière, organisée en douce, a réuni une centaines de participants. Loi de s'éssouffler, le mouvement prend de l'ampleur!

Nous invitons tous les étudiants, les doctorants, ainsi que toutes les personnes s'opposant à la hausse des taxes universitaires à participer à l'assemblée du 21 novembre à 19h30 (Miséricorde, Auditoire B).

Si le Conseil d'Etat n'entre pas en matière sur nos revendications, nous y déciderons des prochaines actions à entreprendre.