3000 signatures pour une baisse des effectifs par classe

de: SSP-Fribourg

La Direction de l’instruction publique de la culture et du sport du canton de Fribourg (DICS) a procédé, jusqu’au 31 janvier 2020, à une consultation sur le Règlement d’application (RESS) de la nouvelle Loi sur l’enseignement secondaire supérieur (LESS), entrée en vigueur le 1er août dernier.

Trop d’élèves par classe. Le RESS proposant des effectifs maximaux et moyens par classe trop élevés, les milieux pédagogiques fribourgeois ont lancé une pétition, parallèlement à la consultation. Objectif: demander d’abaisser les effectifs maximaux de 27 à 24 élèves par classe en cours de base, les effectifs moyens de 22 à 21 élèves – 17 à 16 élèves pour les classes à option. Ce dernier chiffre étant celui qui était en vigueur avant les Mesures structurelles et d’économies, appliquées spécialement à l’enseignement. Des mesures qui ne se justifient plus au vu de l’enrichissement continuel de la fortune cantonale.

En queue de peloton. Avant 1991, le nombre maximal était de 25 élèves en discipline fondamentale; l’effectif moyen pour les cours à option était de 12 élèves. Nous vivons donc une régression, en termes de conditions-cadre, depuis 1991. Nous avons aujourd’hui l’occasion de revenir à des effectifs plus raisonnables. Au vu du rythme des révisions législatives, cette occasion ne se représentera plus avant longtemps. Soulignons ensuite que Fribourg, avec ses 27 élèves, a l’effectif maximal le plus élevé inscrit dans les lois cantonales. La moyenne suisse des maximas se situe à 24 élèves par classe en discipline fondamentale. Notre pétition ne demande par conséquent pas la lune, mais simplement de situer notre canton dans la moyenne helvétique.

Si le PDC le dit… C’est d’ailleurs ce que recommandent les partis politiques qui se sont prononcés sur les effectifs de classe lors de la consultation sur la révision de la LESS en 2017, en proposant des maxima variant entre 22 et 24 élèves en cours de base. Il est intéressant ici de rappeler que le PDC, le parti du directeur de la DICS, écrivait à cette occasion: « L’effectif des classes ne saurait en aucun cas dépasser 24 élèves. Il y va de la qualité des études et du traitement individuel de chaque étudiant.» Il est aujourd’hui difficile de comprendre comment le directeur de la DICS, Jean-Pierre Siggen, peut se situer à tel point au-delà des maximas considérés par son parti comme une limite à ne pas franchir.

Qualité en danger. Compter 26 ou 27 élèves en classe, voire 28 dans certains cas exceptionnels, implique un dépassement des capacités d’accueil et d’équipements pour la plupart des établissements fribourgeois, les salles ayant été conçues pour un maximum de 24 à 25 élèves.

Un tel effectif empêche un enseignement favorisant des apprentissages de qualité et nuit, à long terme, au maintien et au développement de l’excellence de la formation, si souvent vantée par le Conseil d’Etat comme un atout du canton. C’est ce qui a probablement retenu l’attention de commissions d’école qui se sont, comme nous, prononcées pour un abaissement de l’effectif maximum à 25 ou 24 élèves, dans le cadre de la réponse à la consultation.

Ouvrir des négociations. Forts de l’appui massif reçu au travers de notre pétition, forts de nos arguments, nous demandons au Conseiller d’Etat directeur de la DICS, Jean-Pierre Siggen, l’ouverture rapide de négociations avec les différents partenaires sociaux ayant porté la pétition, afin d’abaisser les effectifs d’une manière concertée.

La parole aux signataires.

« J’ai une classe de 27 personnes en arts visuels. Je n’ai pas le temps de faire le tour de tous mes élèves et de leur apporter l’enseignement individualisé que demande cette branche. Ce n’est pas gérable. »

« Je sais de longue expérience que l'on peut soigner la relation pédagogique dans des classes à petits effectifs et que la qualité va de pair avec de bonnes conditions d'enseignement. »

« J'ai une petite-fille d'une année bientôt. Je tiens à ce qu'elle puisse s'épanouir à l'école. Ma nièce souffre du fait que les maîtresses n'ont pas le temps, à cause du nombre élevé d'enfants par classe »

« Ma fille au cycle d’orientation s’est trouvée en deuxième année dans une classe comptant 31 élèves, sans mesure de soutien. Et en troisième: 27 à 28 élèves. Les enseignants, ne pouvant s’investir, leur disaient : « Si mon cours ne vous intéresse pas, dormez ! » Merci les réformes. Nos enfants catalogués EB, G ou PG suivant les écoles sont des ados avec des soucis d’ados. Des humains normaux, pas des machines. »

« Je suis convaincu que les défis – tant écologiques qu'économiques – à relever par la prochaine génération imposent à nos jeunes une ouverture d'esprit ainsi que des compétences qu'ils ne pourront acquérir que si leur formation est parfaitement adaptée. Étant enseignant moi-même, je peux affirmer que des classes trop grandes érodent justement cette qualité recherchée. »