L'école sous pression: les enseignant.e.s et les élèves doivent être soutenu.e.s

de: Virginie Burri

Depuis l’arrivée du Covid-19, les conditions d’enseignement sont devenues plus compliquées et ont des conséquences tant sur les aspects pédagogiques que sur la santé des enseignant.e.s et des élèves.

Détérioration des conditions de travail

Malgré le contexte actuel, tout semble se passer comme si la situation était normale. Or, cette année scolaire est tout sauf une année normale et c’est se leurrer que de vouloir prétendre le contraire. En effet, nous constatons que la pénibilité a fortement augmenté, notamment par :

  • Le cumul des cours en présentiel et le soutien à distance pour les élèves absents, qui implique une augmentation de la charge de travail pour les enseignant.e.s
  • Le port du masquequi induit des effets secondaires tant sur le plan de la santé (physique et psychologique) que de la pédagogie

Depuis plusieurs mois, nombreux sont les enseignant.e.s qui nous ont fait part d’une baisse de moral, de démotivation, d’un manque de reconnaissance, d’une fatigue croissante, voire d’épuisement. Une récente enquête du SSP confirme d’ailleurs que ce contexte exerce une forte pression sur les écoles et que l’épuisement augmente. Pour 87% (85% pour Fribourg) des personnes ayant répondu à ce sondage, la charge psychologique s’est accentuée au cours de l’année scolaire et si 81% (75% pour Fribourg) ont estimé avoir pu suivre pour l’essentiel le plan d’étude, cela s’est fait au prix d’un investissement beaucoup plus important.

Les élèves aussi

Si l’inquiétude porte sur la santé des enseignants, ces derniers sont également inquiets pour leurs élèves puisqu’un nombre croissant d’entre eux rencontrent des difficultés pouvant s’avérer grave. Psychiatres et psychologues ont d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises.

Revendications du SSP-Groupe enseignement

Vu l’augmentation des difficultés rencontrées, - par les enseignants et les élèves -, et au vu des conséquences sanitaires et pédagogiques, le SSP-Groupe enseignement a adressé un courrier à la DICS, co-signé par 59 personnes, afin de demander que soient mises en œuvre les mesures suivantes :

  • Les enseignant.e.s doivent avoir une marge de manœuvre pour adapter le nombre d’évaluations en fonction de la situation dans leurs classes et ne pas devoir faire rattraper les travaux aux élèves qui sont en quarantaine, en cas de maladie de longue durée ou selon la situation psychologique des élèves.
  • Dans certains CO, les permanences pour aider les élèves qui ont été supprimées après les vacances de carnaval doivent être réinstaurées, quitte à utiliser une salle plus grande pour permettre de maintenir les distances entre les élèves des différentes classes.
  • Au primaire, selon la situation dans l’établissement, les MEAM doivent être réduits au strict minimum et le concept qualité temporairement mis entre parenthèse.
  • Veiller à une répartition équitable de la surveillance d’examens finaux afin de ne pas surcharger les enseignants qui ont des examens à corriger. Si besoin, des personnes supplémentaires doivent être engagées.
  • Une plus grande attention doit être accordée aux enjeux éducatifs et à l’état psychologique des élèves. Des ressources supplémentaires doivent être octroyées afin d’augmenter le nombre de médiateurs, de travailleurs sociaux en milieux scolaire et de psychologues scolaires, qui sont actuellement surchargés.
  • À l’école obligatoire, l’interdiction des sports de contact doit pouvoir être levée. Le sport associatif étant à nouveau autorisé, il n’y a pas de raisons que les élèves puissent exercer certains sports sur leur temps libre, comme le foot ou le volley, et que ces mêmes sports restent proscrits dans le cadre scolaire. Les camps scolaires doivent également être autorisés.

La lettre envoyée à la DICS est téléchargeable ci-dessous. Si vous travaillez dans un établissement scolaire à Fribourg est que vous souhaitez que votre signature soit ajoutée à celles qui ont déjà été envoyées, merci de prendre contact avec .