Résolution des TRM en grève

de: SSP Fribourg

Ce lundi 3 février 2025, plus de 80% des techniciennes et techniciens en radiologie médicale ont démarré une grève à l'HFR, pour la revalorisation de leur fonction.

SSP

La résolution votée lors de l'Assemblée générale des grévistes.

Considérant :

  • Que le 10 décembre 2024, le Conseil d’Etat a refusé de revaloriser la classification salariale des technicien-ne-s en radiologie médicale (TRM), 5 ans après le dépôt de la demande initiale ;
  • Que, pire encore, le gouvernement a totalement dévalué cette profession, en diminuant très fortement le nombre de points attribués à 3 critères d’évaluation EVALFRI essentiels : « planification et organisation » (nombre de tâches à effectuer en même temps), « communication orale » et « formation d’apprenti-e-s/stagiaires » ;
  • Que les TRM, spécialité radiodiagnostic et médecine nucléaire, obtiennent 9% de points EVALFRI en moins que lors de la précédente évaluation, il y a 15 ans (2009), alors que les TRM, spécialité radio-oncologie, obtiennent, de leur côté, 13% de points de moins que lors de la première évaluation de leur profession, il y a 20 ans (2005) ;
  • Que, durant la même période (2005/2009 à 2025), l’activité des TRM ont littéralement explosé : +307% au scanner ; +228% à l’IRM ; +80% en angiographie ; +500% en médecine nucléaire ; +142% en radio-oncologie. En radiodiagnostic, les urgences représentent 233% des interventions planifiées (soit 2 fois plus), et 56% des interventions planifiées en IRM. Ces urgences s’ajoutent, bien évidemment, au programme « ordinaire » des TRM ;
  • En parallèle, les responsabilités, ainsi que les compétences TRM ont fortement augmenté : les TRM doivent comprendre les directives des médecins et proposent quotidiennement aux prescripteurs les adaptations nécessaires, pour un diagnostic/traitement plus précis et adapté en fonction de chaque patient.
  • Que, tous les jours, les TRM s’occupent de patient-e-s dont la vie est en jeu. Ils/elles traitent, quotidiennement 2 cas par jour de « Time is brain » (patient-e-s victimes d’accidents vasculaires cérébraux, AVC), où chaque minute compte. Lors d’urgences, les TRM partent en radiologie interventionnelle en collaboration avec les médecins pour stopper des hémorragies internes. En radio-oncologie, les TRM planifient les traitements avec une précision millimétrique et administrent des rayons à haute dose aux patient-e-s atteint-e-s de cancer. En médecine nucléaire, la préparation et l’injection journalière des produits radiopharmaceutiques se font exclusivement par les TRM, en plus de l’acquisition des images. Ils sont davantage exposés aux rayonnements ionisants ;
  • Que les TRM ne représentent que 1% des professionnel-le-s de santé, mais ils/elles prennent en charge 82% des patient-e-s admis-e-s aux urgences et aux soins intensifs ! Ils prennent en charge 100% des cas oncologiques.
  • Qu’il est évident que l’évaluation des TRM faite par le Conseil d’Etat est totalement déconnectée de la réalité. Comment justifier que la communication des TRM soit considérée comme une communication simple, du type « service de guichet » ? Comment justifier qu’avec la masse d’urgences à traiter, en parallèle du planning, les TRM n’effectueraient que « rarement » 3 à 10 tâches en même temps ? Comment est-il possible que le critère « Formation d’apprentis et stagiaires » ne soit pas comptabilisé, alors qu’il fait partie du cahier des charges ? Comment peut-on affirmer que la « planification difficile » est réservée aux fonctions administratives, alors que l’organisation du travail en milieu hospitalier est infiniment plus astreignante ?
  • Enfin, comment justifier que les TRM soient colloqué-e-s en classe de salaire 17, alors même que l’enmble des fonctions administratives, de l’enseignement, du social ou de l’informatique de même niveau de formation (Bachelor HES) sont colloquées entre la classe de salaire 18 et 24, alors même que les contraintes – horaires, notamment – sont moins importantes ? Rappelons, à ce sujet, que la Haute Ecole de santé de Fribourg (HEdS) a récemment souligné la nécessité de revaloriser les salaires des soignant-e-s.

Les technicien-ne-s en radiologie médicale de l’Hôpital fribourgeois (HFR), en grève depuis ce matin, exigent du Conseil d’Etat :

  • L’ouverture immédiate de négociations sur les revendications des TRM, à savoir :
    - Réviser les critères dévalués ;
    - Octroyer la classe de salaire 19 au moins.
  • De donner réponse aux TRM en grève dans un délai de 24 heures sur cette proposition, soit jusqu’à mardi à 14h00.

Dans le cas contraire, la grève se poursuivra.