Pourquoi une nouvelle grève féministe?
La Grève féministe du 14 juin 2019 a marqué l’histoire et secoué le pays. Plus de 500'000 personnes sont descendues dans la rue en Suisse, 12'000 à Fribourg, pour revendiquer l’égalité et dénoncer les discriminations et les violences sexistes et sexuelles.
Des progrès...
Quatre ans plus tard, le féminisme est devenu un thème politique. Des progrès sont constatés. Sur les lieux de travail, les comportements sexistes et le harcèlement sexuel n’ont pas disparu, mais sont pris au sérieux et mieux suivis. Au niveau politique, nous avons obtenu certaines avancées, le mariage pour tou-te-s, le congé paternité fédéral, le congé pour enfant ou proche malade ou encore la révision du droit pénal en matière
de viol.
… et des reculs
Mais nous constatons également un certain nombre de reculs. La pandémie de Covid-19 a freiné l’élan de mobilisation. La crise sanitaire a démontré que les femmes sont majoritaires dans les emplois dits essentiels, et que ceux-ci sont largement sous-valorisés et sous-payés. L’inflation a réduit le pouvoir d’achat, ce qui pénalise surtout les bas salaires, majoritairement féminins. Et nous ne décolérons pas de la réforme AVS
21, qui impose désormais aux femmes de travailler jusqu’à 65 ans. La nécessité d’une nouvelle mobilisation forte sur les lieux de travail, de vie et d’études s’est imposée dans ce contexte mitigé.
Luttons pour l’augmentation des salaires!
Le SSP Fribourg a déposé de nombreuses demandes de revalorisations salariales pour les professions de la santé, occupées à plus de 80% par des femmes. Si nous avons obtenu gain de cause pour la revalorisation salariale des infirmières/ers experte-e-s, nous luttons toujours pour celle des technicien-ne-s en radiologie médicale (TRM), ASSC, sages-femmes, infirmiers/-ières, ASE. Des emplois mieux valorisés permettront
d’atténuer la pénurie de personnel sans précédent qui fait rage dans le secteur de la santé.
Luttons pour l’élimination des inégalités salariales!
La récente analyse sur l’égalité des salaires du personnel de l’Etat montre que l’écart salarial inexpliqué, qui représente l’écart purement discriminatoire lié au genre, était de 1.1% en 2020. 1.1% d’inégalité sexiste c’est encore trop ! Et nous ne pouvons également pas parler d’égalité salariale alors que les femmes représentent 62% du personnel de l’Etat, mais qu’elles sont majoritaires dans les emplois les moins bien payés et les moins valorisés, et qu’elles sont plus nombreuses à travailler à temps partiel. Trois quarts des femmes effectuent
du temps partiel à l’Etat de Fribourg, contre seulement un tiers des hommes. Il ne faut pas être grand clerc pour déduire que les femmes gagnent moins que les hommes à l’Etat de Fribourg en salaire réel.
Luttons pour l’amélioration des protections de la grossesse et de la maternité!
Trop de femmes perdent encore leur emploi après leur congé maternité. La durée du congé maternité doit également être augmentée, 5 mois de congé maternité est un minimum ! Luttons contre les violences sexistes et sexuelles. Des programmes de prévention et de lutte contre le sexisme et le harcèlement sexuel, des mesures de protection pour les victimes et les témoins sont nécessaires.
Luttons pour améliorer les services publics, garants de l’égalité!
Le renforcement de l’accueil des enfants, de la prise en charge des personnes malades, dépendantes et/ou âgées, est nécessaire. Ces services doivent garantir des prestations de qualité et de bonnes conditions de travail.
Organisons ensemble la mobilisation du 14 juin 2023, de l’action symbolique à la grève!