Règlement relatif au personnel enseignant: des moyens insuffisants!

de: Virginie Burri

Le SSP – Groupe Enseignement a répondu à la consultation du Conseil d’Etat sur une modification du Règlement sur le personnel enseignant (Rpens). Pour rappel, le Rpens est le règlement déterminant les conditions de travail du personnel de l’enseignement obligatoire dans le canton de Fribourg (primaire, Cycle d’orientation, Collège).

Des changements structurels…

Depuis quelques années, les enseignants sont confrontés à des changements importants, qui ont des conséquences significatives sur leur pratique. On peut citer, notamment : l’intégration scolaire (pour les personnes en situation de handicap ou les élèves présentant des difficultés), la multiplication des intervenants (psychologues, logopédistes, psychomotriciens etc.), l’augmentation des effectifs dans les classes, un fort accroissement du travail administratif etc.

Pour éviter une péjoration de la qualité de l’enseignement, il est nécessaire de donner les moyens aux enseignants de faire face à ces nombreux changements. Le Rpens tel qu’il a été mis en consultation ne permet malheureusement pas d’aller dans ce sens.

… qui nécessitent des réponses spécifiques !

La détermination du temps de travail des enseignants – qui se répartit en 4 domaines : enseignement proprement dit, suivi pédagogique et éducatif des élèves, fonctionnement de l’école, formation continue – reste inchangée, alors que les tâches administratives ainsi que le suivi pédagogique et éducatif des élèves ne cessent de s’intensifier et de se complexifier.

Dans ce contexte, il sera difficile, pour les enseignants, de consacrer un temps suffisant à chaque élève, notamment ceux qui ont des besoins spécifiques. Or, aussi bien les parents que les enseignants souhaitent que leur enfant puisse bénéficier d’un enseignement adéquat, garantissant l’égalité des chances pour toutes et tous. Il est nécessaire d’octroyer aux enseignants le temps nécessaire pour que cet investissement puisse être possible. Le SSP Groupe – Enseignement propose donc de prévoir des décharges spécifiques pour les enseignants, leur permettant ainsi d’assurer un meilleur suivi des élèves présentant des difficultés, des élèves en intégration, et de faire face à la forte augmentation du travail administratif.

Pour une baisse des effectifs dans les classes

Pour permettre aux enseignants d’assurer un suivi de qualité et de répondre aux besoins des élèves, l’octroi de décharges devrait être couplé à une baisse des effectifs dans les classes. Pour rappel, le canton de Fribourg autorise des maxima parmi les plus élevés de Suisse.

Bien que le sujet de la taille des classes, et du nombre d’élèves par classe, ne soit pas directement réglé par le Rpens, la situation critique à laquelle sont confrontés de nombreux enseignants rend indispensable l’ouverture d’une discussion en vue d’une diminution des effectifs par classe. Le SSP – Groupe Enseignement remettra, au cours du mois de février, au Conseiller d’Etat en charge de la DICS, M. Jean-Pierre Siggen, une pétition allant dans ce sens.

Mettre fin à l’inégalité dont sont victimes les enseignants des branches spéciales

Enfin, il nous paraît nécessaire de mettre fin à l’inégalité, du point de vue du nombre d’heures d’enseignement, dont sont victimes les enseignants des branches spéciales (éducation physique, activités créatrices manuelles, arts visuels et musique).

Au Cycle d’orientation (CO) et au Collège (S2), ces derniers sont en effet pénalisés, puisqu’ils ont à enseigner deux unités supplémentaires par semaine (28 au lieu de 26 au CO ; 26 au lieu de 24 au Collège). Or, rien ne justifie une telle différence de traitement. Leur charge de travail n’est pas moins élevée que celle de leurs autres collègues, puisqu’ils doivent aussi organiser leur classe, préparer les cours, évaluer les élèves, etc.